วันอังคารที่ 15 กันยายน พ.ศ. 2552

Croisades

Les croisades du Moyen Âge sont des pèlerinages armés prêchés par le pape.
La vision traditionnelle identifie l'époque des croisades à la période 1095-1291, du concile de Clermont à la prise de Saint-Jean-d'Acre, et se limite aux expéditions qui ont eu la Terre Sainte pour objectif et l'Orient pour théâtre d'opérations. Dans la définition large, toutes les guerres contre les Infidèles et les hérétiques, sanctionnées par le Pape qui y attache des récompenses spirituelles et des indulgences, sont des croisades. La Reconquista, croisade de la péninsule ibérique, en fait ainsi partie. Les dates sont alors beaucoup plus larges et mènent jusqu'à la bataille de Lépante (1571) dans la seconde moitié du XVIe siècle. C'est la définition dite traditionnelle qui est retenue pour cet article.
La première croisade débute en 1095 et contre toute attente et toute prévision, elle se marque par une forte participation populaire, c’est-à-dire constituée de milliers de pèlerins piétons. Elle est aussi l'occasion pour le pape d'occuper la noblesse dans sa lutte de pouvoir avec elle. Elle aboutit à la fondation d'États latins (ou francs) en Orient. La défense de ces États est à l'origine de l'organisation des sept autres croisades principales ; de 1095 à 1291 (date de la perte des dernières positions latines en Orient), de nombreux groupes de soldats et de pèlerins ont participé à l'aventure des croisades.
À partir de la quatrième croisade qui aboutit à la prise de Constantinople en 1204, l'idée de croisade est dévoyée, et des expéditions sont organisées par le pape contre ses opposants chrétiens (Albigeois, Hohenstaufen, Aragon, Hussites ...) ou païens (baltes). Si elles permettent le maintien des États latins d'Orient, elles n'ont plus pour objectif Jérusalem et sont l'occasion pour la papauté de lever des impôts sur le clergé. De fait, seules l'Église catholique et les cités marchandes italiennes ont bénéficié des croisades.

Le terme de croisade

Le terme de « croisade » est tardif. Il n'apparaît pas avant le milieu du XIIe siècle en Occident et seulement vers 1250 dans le monde arabe. Les textes médiévaux parlent le plus souvent de voyage à Jérusalem « iter hierosolymitanum » pour désigner les croisades, ou encore de peregrinatio, « pèlerinage ». Plus tard sont aussi employés les termes de auxilium terre sancte, « aide à la terre sainte », expeditio, transitio, « passage général » (armées nationales) et « passage particulier » (expéditions ponctuelles, particulières)[1].
Le terme de croisade n'apparaît que tardivement en français : Le Trésor de la langue française informatisé (TLFi) fait remonter l'expression « soi cruisier » (se croiser) à la Vie de St Thomas le martyr de Guernes de Pont-Sainte-Maxence datée de 1174, et le terme de « croisade » aux Chroniques de Chastellain datées d'avant 1475, notant qu'il s'agit d'un substitut de termes proches tels que « croisement », « croiserie » ou « croisière » qui sont plus anciens, sans qu'on puisse les signaler avant la fin du XIIe siècle ; le Dictionnaire historique de la langue française note une première apparition du mot vers 1460 et note également qu'il dérive de « croisement », que l'on rencontre avant la fin du XIIe siècle.
Pourtant, l'ancien français « croiserie » apparaît dans la chronique de Robert de Clari durant la quatrième croisade (1204), tandis que l'on trouve l'espagnol cruzada dans une charte en Navarre de 1212. En réalité, tous ces termes sont des substantifs de l'adjectif crucesignatus, croisé (littéralement, marqué par la croix) qui, lui, apparaît dans la chronique d'Albert d'Aix (sans doute écrite, pour sa première partie, dès 1106) ou du verbe crucesignare, prendre la croix, qui est fréquent au XIIe siècle.
Il est donc clair que ce que nous appelons « première croisade » n'était pas appelée ainsi par ses contemporains. Du point de vue musulman, les croisades ne sont d'ailleurs pas perçues comme une nouveauté, mais comme la continuation de la lutte contre l'Empire romain d'Orient, qui durait depuis plusieurs siècles. Pourtant, il est aussi évident que les contemporains ont eu très tôt conscience que la croisade n'était pas un simple pèlerinage armé ni une opération militaire comme les autres mais bien une réalité différente, alliant les caractéristiques du pèlerinage à Jérusalem aux impératifs d'une guerre pour la défense de la foi.